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Cometik me menace de poursuites judiciaires pour UN témoignage

Plusieurs semaines après cette menace détaillée ci-dessous, la société Cometik m’assigne en référé (17 juin 2010).
Tout cela m’endette profondément et me conduit à vous demander de me soutenir financièrement.

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Mercredi matin, j’ai reçu coup sur coup deux appels de la société Cometik. Dans le message laissé sur le répondeur, on me demande de les rappeler, pour que l’on parle de ce blogue.

Le ton est déterminé, mais poli. Cependant, j’estime que ce n’est pas à moi de faire l’effort de les appeler, ni de payer la communication, à fortiori quand le numéro semble surtaxé (08/26/46/09/00). Je leur fais donc un courriel, ils me rappelleront finalement dans l’après-midi.

L’appel du 12 mai

Le ton est moins chaleureux que celui de janvier, et très direct. Mon interlocuteur est Rodolphe Zannier, le responsable adminitratif et financier, qui s’occupe aussi du service juridique. Il souhaite voir disparaître le témoignage sur Cometik, sans quoi il engagera des poursuites judiciaires à mon encontre (vraisemblablement pour diffamation). Apparemment, cela ne serait pas la première fois que Cometik est confrontée à de la diffamation :

Une mention légale de Google en bas de la première page sur la requpête 'cometik'

Cometik a réussi à faire supprimer un résultat de Google.

En fait, ce qui les dérange, ce n’est pas que la présence de ce témoignage en ligne, mais aussi le résultat de la requête « cometik arnaque » sur Google.fr. Les deux premiers résultats sont en effet 2 pages de ce blogue. Il est pourtant étonnant de saisir spontanément une requête du type « [nom de l'entreprise] + arnaque » sur un moteur de recherche. De même pour les résultats : il serait étonnant qu’ils ne soient pas du tout diffamatoires ou au moins gênants.

Je leur ai alors dit que certains concurrents, pour se prémunir d’une mauvaise cyber-réputation liée à ce type de résultats, éditent des dizaines de sites et blogues sur lesquels ils parlent de leur société et d’escroquerie. Ainsi, du contenu à eux est référencé sur le mot-clé « arnaque » et permet ainsi de détourner une partie du trafic des gens souhaitant se renseigner sur les pratiques présumées abusives de leur société, vers leur sites, et donc là où ils contrôlent à 100 % leur communication.

Il m’a dit que Cometik n’a pas de temps à perdre à cela, pourtant on trouve quelques éléments qui disent le contraire :

J’ai ré-affirmé ma position : ce témoignage est précieux, courageux, et n’a pas vocation à sa faire censurer. J’ai contacté le client, pour lui redemander son avis. Il n’en a pas changé non plus. Il ne souhaite plus être impliqué dans cette affaire compte tenu du temps, de l’énergie et de l’argent que cela lui a coûté. Il me fait toutefois savoir qu’il reçoit régulièrement des coups de téléphone de personnes ayant vécu la même histoire, et qui cherchent conseil.

Seules concessions à Cometik : le nom du blogue fait moins peur (mais suscite peut-être encore la curiosité ?) en passant à « Agences Web surprenantes », et j’ai émis une réserve en tête du témoignage, mettant en relief son caractère particulier. (Si éventuellement ce n’est qu’un cas classique parmi des centaines, je n’en ai pas la preuve.)

Capture d'une note sur le témoignage concernant la société Cometik

Réserve émise en tête du témoignage impliquant Cometik

Cette affaire avait été « réglée » à l’amiable, mais c’est moi qui gère le blogue, et j’avais bien mis en garde le client de l’importance de son engagement avant la publication. D’ailleurs, c’est en partie grâce à cette publication que le client a pu se dé-engager du contrat. Rodolphe Zannier attend depuis des mois la disparition du témoignage, et est franchement irrité qu’il soit encore en ligne.

La SARL Cometik est très mécontente des articles de Ouest France, mais semble ne pas avoir fait usage du Droit de réponse. Ils auraient aussi pu s’expliquer sur leur site Web, mais non, rien n’y figure !

Pas Cortix…

Mon interlocuteur a bien insisté pour tenter de me convaincre que Cometik n’est pas du genre de Cortix (pas de studio en Tunisie, pas de procès…), même si elle emploie bien la méthode « one shot » pour vendre (parmi d’autres moyens d’acquisition tel des clients qui eux viennent vers l’agence).

Cometik affirme se démarquer par une taille humaine (120 salariés), par une solution packagée site + vidéo, par la proposition de formations (« centre de formation agréé »)… Pourtant, la page dédiée aux formations ne parle pas d’agrément (juste une mention orale dans la vidéo). Édition vendredi 18 juin suite à une assignation en référé : maintenant si, Cometik diffuse son numéro de déclaration d’activité de prestation de formation : 31 59 06585 59 + a mis en place un blogue dédié. Le livret de formation visible dans la vidéo ne montre aucun signe d’agrément sur sa une (dans le style d’un logo), alors qu’il est assez classique de s’en enorgueillir et de l’afficher à la une de ses documents (au moins pour rassurer le prospect). Étonnant !

Mon interlocuteur m’a affirmé que sur 120 employés, 20 sont commerciaux (sous-entendu « on est pas du genre des agences qui ont plus de commerciaux que de techniciens »), 5 s’occupent du suivi client, avec des opérations « coup de poing » (déplacement groupé) régulière à travers la France (Marseille récemment).

… mais éthique !

Cometik a pour slogan « Communication et éthique », on pourrait donc s’attendre à une page dédiée, à une charte interne, à une rubrique consacrée à leurs valeurs… mais non, rien de tout cela.

Pour les 4 domaines cometik.com, cometik.fr, cometik.be et recrutement-commercial.be, le mot-clé « éthique » en est tout simplement absent (selon Google.com, et sauf quelques exceptions) :

Pour une entreprise qui prétend autant être éthique ou en faire, cela n’est pas très convaincant !

Cometik ne fait partie d’aucune des 3 initiatives éthiques suivantes :

Dommage !

Si, Cometik emploie du personnel en Tunisie !

Plusieurs éléments en ligne prouve que Cometik a des employés (ou au moins une filliale) à Tunis :

Vu toutes les preuves de postes basés à Tunis, je pense que mon interlocuteur s’est emporté dans sa volonté de me montrer la distance entre Cometik et Cortix.

Rappel sur une menace

Avant que Cometik me fasse un procès pour diffamation en raison de l’emploi du mot « menace » dans ce billet, examinons d’abord les faits :

La société Cometik annonce distinctement qu’elle fera appel à la Justice si le témoignage en question n’est pas retiré du blogue. (Car elle estime subir un préjudice et souhaite me faire du mal en retour.)

puis regardons la définition de « menace » :

Parole, geste annonçant à quelqu’un le mal qu’on veut lui faire. (MediaDico.)

Parole, geste, acte par lesquels on exprime la volonté que l’on a de faire du mal à quelqu’un, par lesquels on manifeste sa colère. (TheFreeDictionary.)

Parole ou geste marquant une hostilité. (L’Internaute.)

Parole ou geste pour marquer sa colère, son ressentiment et pour faire craindre le mal qu’on prépare. (Wiktionnaire.)

Il n’y a ici pas mégarde !

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  1. Morvan
    Dimanche 16 mai 2010 à 20 h 45 | #1

    Bon article, je ne comprend toujours pas que cometik (entre autre) puisse toujours exercer son activité…

  2. Dimanche 13 juin 2010 à 16 h 50 | #2

    Bonjour Mathias,

    Je me permet de rebondir sur ton article. L’attitude de Cometik est tout sauf déontologique, et ne rentre dans aucun des critères de la Charte Professionnelle des Travailleurs du Web.

    En aucun cas, un versement de 48 mensualités pour un site vitrine en leasing ne peut être considéré comme respectueux du Client. Tout d’abord, c’est bien au-delà des prix du marché, et, ensuite, c’est enfermer le client dans une relation toxique puisqu’il s’agit de l’avoir à l’usure sur 48 mois.

    D’autre part, leurs réalisations, en dépit du manque de qualité graphique, ne respectent pas l’un des points fondamentaux de la Charte, à savoir le Respect des Standards. Le code n’est pas propre et ne permet pas la Maintenabilité (autre point de la Charte).

    En outre, bien que nous sommes opposés à l’obligation de présentation des tarifs d’un prestataire web sur son site, au nom du respect du statut libéral de nos professions, nous rappelons ici à Cometik qu’il est OBLIGATOIRE pour un e-commerçant de faire paraître sur son site web ses Conditions Générales de Vente et ses Mentions Légales, et qu’en outre, c’est une demande de la Loi Française.

    Enfin, la recherche d’une sortie de crise à l’amiable fait également partie des Devoirs des Travailleurs du Web. Les menaces, elles, n’en font, et n’en feront jamais partie.

    La Charte Professionnelle est un projet éthique, et jamais la méthode du one-shot, et ceux qui la pratique, ne rentreront dans ce cadre.

    Je soutiens ton point de vue, et le défend également. Que cela soit ici, ou devant un tribunal.

    Christophe Zlobinski-Furmaniak
    Initiateur de la Charte Professionnelle des Travailleurs du Web.

  3. Dimanche 20 juin 2010 à 2 h 14 | #3

    Il y a des sociétés qui vendent du Web comme des encyclopédies ou des canapés.
    C’est détestable, mais il sont bien assez malins pour rester dans les clous.
    Bravo pour dénoncer ces pratiques.

  1. Dimanche 20 juin 2010 à 23 h 46 | #1